
┤Retrospective├ by Anne Deguelle
Opening 19.05.16
Show 19.05.16 > 29.05.16
Curator: Azad Asifovich
Press Release
Dimanche matin
La perplexité est dans l’air.
Devant moi, plusieurs possibilités pour débuter le texte de l’exposition d’une artiste dont une face du travail – la recherche – son médium préféré-, en est peut-être l’aspect le plus fin et le plus délicat.
Possibilités de trois introductions dont chacune est tour à tour soit plus banale soit plus étrange que l’autre.
La première « La galerie nivet-carzon est heureuse de vous annoncer la première exposition rétrospective de l’artiste française Anne Deguelle » est la plus banale et la plus attendue.
La deuxième possibilité, antérieure à aujourd’hui, mais qui est peut être la plus belle, est celle d’Emmanuelle Lequeux: « Un jour, une pluie d’étoiles est arrivée. Par la poste. Elles étaient serrées sous enveloppe, dans une soie noire. Dispersables au moindre mouvement. Cette poudre d’argent était accompagnée, dans le courrier, de lunes et soleils grignotés, de feuilles de bleu nuit: comme pour initier un enfant doux aux jeux de l’astronomie. Responsable de l’envoi, Anne Deguelle… » *
Et la troisième, avec une référence à Francesco Bonami qui disait que « lors d’une exposition rétrospective – la figure du curateur est décorative »
À suivre …
Lundi dans la journée
Selon Littré, le mot rétrospective vient du latin « retrospicere » qui est à son tour composé des deux mots « rétro » qui signifie « en arrière » et « specere » regarder, donc littéralement regarder derrière soi.
En soit cette expression peut désigner la méthode employée par l’artiste dans sa pratique, pratique basée sur un glissement pointu de la recherche, réanimant des « épisodes de l’Histoire souvent oubliés ou ignorés ». Ce glissement fait l’objet d’une intervention dans « l’ordre du réel » et met ainsi l’oeuvre de Anne Deguelle dans une position de simulacre d’une réalité autre.
L’objet créé devient ainsi l’artefact d’une archéologie à la fois fictive comme par exemple dans le cas de AS YVETTE GUILBERT ON DIVAN une oeuvre réalisée en 2012 où l’artiste parodie une photo de Yvette Guilbert, une amie de Freud ; ou encore une archive de mémoires personnelles comme dans le cas de la pièce DIARY NOTES MURALES qui présente un display composé de différents éléments et ‘choses’ qui forment des ensembles et des séquences.
Mardi soir
« Sans lumière, il n’y a ni couleur, ni peinture, ni monde. Cette lumière blanche est tout à la fois le moyen de notre connaissance et la condition de notre aveuglement. Car en réalité, nous sommes dans un noir profond, le soleil ne nous éclaire pas, il nous aveugle. Les éclipses sont intéressantes à ce propos, c’est pourquoi l’une d’elle ouvre l’exposition dans la grange aux dîmes.
Dans mon travail, il y a beaucoup de photographies et de projections lumineuses. Ces médiums sont présents dans l’exposition, ils agissent aussi comme métaphores de notre connaissance de l’univers. » **
Mercredi matin à l’heure bleue
Les pièces sont prêtes et emballées, elles attendent leur moment de vie éphémère. L’espace de la galerie se transformera en un livre de l’histoire de l’Art avec un grand « A »
Installées d’une manière autoréférentielle, elles créeront une méta-narration spatiale basée sur une évolution personnelle du rapport avec le présent.
À ‘voir’….
Jeudi midi
Anne Deguelle est née en 1943 à Paris. Aujourd’hui elle vit et travaille à Paris et dans l’Aveyron.
* Emmanuelle Lequeux, in catalogue « Abbey Road » Abbaye de Maubuisson, Filigranes éd. 2005.
** Anne Deguelle, Entretien avec Caroline Coll-Seror, in catalogue « Abbey Road» Abbaye de Maubuisson, Filigranes éd. 2005